Il y a trois ans, l'été de la deuxième année de Jules était marqué par l'apprentissage de la propreté et le début de ses colères. Notre chantier de vacances était l’aménagement de sa chambre sous les combles, et nous avions fait un voyage chez Ikéa pour lui acheté son premier Grand Lit. Chez le vendeur suédois nous avions aussi acheté un fauteuil truc-vquist, qui trouvait sa place dans la petite chambre de bébé, où rien n'avait été déménagé. Je portais en moi le secret du désir d'un deuxième enfant, et je me projetais dès lors dans l'allaitement de ce deuxième bébé. Ce fauteuil était le début de cette nouvelle page.
Hier, j'ai plié la table à langer, et Gilles l'a descendue dans une dépendance. La chambre est petite, mais Etienne a plus d'espace pour s'amuser, surtout si Jules le rejoint. Il trépigne de rejoindre Jules sous les toits, mais nous avons décidé de le laisser une année de plus au premier étage. L’aménagement de leur chambre et la transformation de celle des bébés sera notre chantier de l'année prochaine.
Deux enfants. Plus de désir de bébé. Je garde un souvenir doux-amer de l'attente et de la venue de mon premier-né mais je me repais du bonheur qui a accompagné la naissance d'Etienne. Comme si la naissance de celui-ci me réconciliait toute entière avec la maternité.
Aujourd'hui, je relie les difficultés relationnelles, le caractère colérique et hypersensible de Jules à ma grande plongée post-partum. Je pense que quelque chose, pendant ces mois, nous a éloigné l'un de l'autre. Dans mes jours les plus noirs, je me dis que je n'ai pas su devenir sa maman. Je suis pétrie de culpabilité lorsque je pense que je n'ai pas occupée ma place, et que je n'ai pas su lui offrir tout l'empathie dont il avait besoin, lui alors si petit nourrisson.
L'attachement est venu bien, bien plus tard, et c'est la naissance d'Etienne qui a fait de moi véritablement une maman. Que de temps perdu.
C'est ainsi. Aujourd'hui, Etienne achève son "été de ses deux ans". Il se passe de couches, et se prépare à sa dernière année chez Chantal.
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